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Archives de Tag: Album d’une petite et grande famille

Une promenade à Villa Borghese (Album d’une petite et grande famille, 1962)

28 lundi Juil 2014

Posted by biscarrosse2012 in poèmes

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Album d'une petite et grande famille

001_villa borghese - copie

Ma ville à moi est une femme débraillée, malicieuse, s’allongeant dans une étreinte sauvage. Elle est une sorcière hypocrite, qui dort avec nous. Elle n’a pas vu le couchant, ni les premières étoiles, ni la mort rentrée dans les boulevards. Elle est rose, sereine, invitante. Même si elle n’a pas vu la mort, elle dort avec nous.
Hier, ignares de l’enchantement que nous allions violer, nous avons frôlé les statues de marbre et les haies touffues de Villa Borghese. Contre les pins — de grandes girafes aux écorces luisantes — les lauriers agitent leurs feuilles odorantes, tandis que nous retenons le souffle en nous effondrant dans les prés trempés par mille rosées. Étonné, je ne comprends pas le sens de cette lumière blanche. Dans cet étrange silence, je ne réussis même pas à t’effleurer la manche. En marchant sans émoi à côté de moi, tu fredonnes la sérénité, tu prêches la liberté, mais je ne vois pas de la fierté dans tes yeux, de la pitié dans tes vœux. Tu n’es que l’ombre mensongère de cette paix sincère. Je ne te crois pas, mais quand tu m’appelles depuis le bord de la fontaine, cachée derrière une colonne de lierre, quand tu me caresses par le vent de ton parfum (imprégné de pluie et de musc), ça coule, derrière toi, un irrésistible sillage : un soupir dans le gravier de l’allée, un salut bref dans une feuille morte, un baiser léger sur ta bouche fermée.

Giovanni Merloni

écrit ou proposé par : Giovanni Merloni. Première publication et Dernière modification 28 juillet 2014

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(Je croyais que c’était) facile de le dire (album d’une petite et grande famille, 1961)

18 mercredi Juin 2014

Posted by biscarrosse2012 in poèmes

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Album d'une petite et grande famille

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Londres, 1978

(Je croyais que c’était) facile de le dire, de m’adonner à la légèreté du souvenir, suivant tes pupilles qui s’envolent avant de se perdre dans la brise. Mais c’est bien triste cette course vaine de l’esprit car tu ne t’en soucies pas, car tu ignores mes cailloux blancs. Pâle, noble lune qui vas mourir te perdant dans ses yeux, tes heures sont trop absurdes, tes lueurs sont bien tristes… » Et pourtant, sa distraite blancheur a ouvert une brèche dans ton cœur. Petit à petit, le sourire de la lune te rassure par sa longue conversation mélancolique. Petit à petit (ne vois-tu pas que je t’appelle déjà « amour » ?) la lune te dissout en te regardant dans les yeux. Tandis que la mer, petit à petit, se réchauffe, dans ton regard la pluie tôt, comme une vague, s’avance.

002_facile dirti 180 NB lum

Londres, 1978

Giovanni Merloni

Credevo che fosse facile (1961)
Credevo che fosse facile dirtelo, affidandomi alla leggerezza del ricordo delle tue pupille che volano e nella brezza chiamano. Ma è triste questa corsa vana della mente se tu non te ne curi, se tu ignori, i miei sassi bianchi. « Pallida nobile luna che muori, che ti sperdi nei suoi occhi troppo assurde sono le ore tue, troppo mesti i tuoi chiarori. » Eppure, il suo distratto chiarore ha aperto un varco nel tuo cuore. Mano mano ti riscalda il sorriso complice della luna col suo lungo malinconico lamento. Eppure la luna (vedi, ti chiamo già « amore ») mano mano la luna ti scioglie
se ti guarda negli occhi. Mano mano che il mare si scalda nei tuoi sguardi la pioggia, presto, come onda, si allarga.

Giovanni Merloni

Le premier horizon (Album d’une petite et grande famille, 1962)

26 lundi Mai 2014

Posted by biscarrosse2012 in poèmes

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Album d'une petite et grande famille

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J’approche d’un mur de plâtre et me sens un homme, rien qu’à penser le silence, rien qu’à franchir l’horizon de mes pas. Je tombe par hasard sur une voix retentissant harmonieusement dans l’air, sur une bouche souriante, sur des cheveux blonds, sur des yeux profonds se perdant au loin dans le fond
de l’horizon. Je m’assois sur un mur poussiéreux, détruit, tu t’assois sur deux coussin d’herbe. Et pourtant l’amour n’est pas là, cet amour qui nous sert, nous échappe à la prise, il se perd qui sait où au-delà du premier horizon. Je me lève et me tourne vers la lumière ; toi, derrière, péniblement tu te dissous. À présent c’est à moi de franchir, en silence le premier horizon.

002_Egitto miele 002 180

Giovanni Merloni

écrit ou proposé par : Giovanni Merloni. Première publication et Dernière modification 26 mai 2014

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J’ai cessé d’attendre (Album d’une petite et grande famille, 1962)

01 jeudi Mai 2014

Posted by biscarrosse2012 in contes et récits

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Album d'une petite et grande famille

001_canal 180

Au soir, les vases se fanent des chrysanthèmes, tandis que tu observes ton ombre muette frôler le mur. Trois minutes à genoux, devant cette étrange lumière colorant ton regard incertain. Un reflet du couchant glisse sur les cahiers humides où s’appuie en dormant un rêve évanoui. Passent à deux à deux les bonnes femmes devant le confessionnel : une course inexorable qui s’en va et s’arrête à deux à deux pour se sauver qui sait où, de qui sait quoi.

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Le chapelain du couvent a juste effleuré un sein mouillé en caressant une joue charnue : la page du bréviaire. Il fait nuit pour les sans-but se promenant en long et en large sur les quais glacés ; le nez s’empourpre d’une mère en trois instants qui se poursuivent : l’hiver dans les yeux paraissait, disparaissait, et de foules silencieuses avançaient sous ses lèvres tandis que ses oreilles entendaient retentir l’ennui sourd du monde.

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J’ai cessé d’attendre dans mon fauteuil croulant à l’instant que la glace a envahi ma fenêtre. Jamais plus ne viendra le moment attendu, ils ne viendront non plus tes yeux gris, me consoler dans les heures de silence.

Giovanni Merloni

écrit ou proposé par : Giovanni Merloni. Première publication et Dernière modification 1 mai 2014

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Passent la mort et la nuit, sa sœur jumelle (Album d’une petite et grande famille, 1962)

22 mardi Avr 2014

Posted by biscarrosse2012 in poèmes

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Album d'une petite et grande famille

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Tes cils clairs font des tours d’une absurde lenteur, sans pouvoir s’élancer dans un geste imprudent. (Il est tard sur les bancs et dans les terrasses.) Et j’observe les contours à tes cheveux de velours, voltigeant sans caresse, telles des ombres, au-dessus de tes dents souriantes, de ta bouche haletante.
(Sur les murs, des signes indéchiffrables, ainsi qu’au long des ombres se hissant vers les toits ; derrière les vitres, si t’arrêtes, tu découvres la lenteur de nos pas ; tu devines une à une les lumières scintillantes par le sang des blessures, ces lumières assombries par la peine ; te souviens du chagrin éparpillé et bizarre touche-à-tout, qui peut-être n’en voulait de personne.)
Le regard sur le trottoir, tu te mêles au bleu du soir, gigantesque miroir pour les yeux gris de cendre de la lune. Il est trop tard sur les clochers, sur le pavé, sur les toits des baraques. Les yeux de la mort s’accoudent, invincibles (d’ailleurs, la guerre est voisine, elle se mêle aux passants.) Une grimace enveloppe les petites ombres. Des chiens hululant en troupeau font la ronde. Tu es là, blonde, ondoyant dans les bras de mon pâle souvenir. (Devant les murs et les vitrines, devant nous, raids vifs regardants, passe la mort comme en rêve, en nous caressant les paumes en soufflant légèrement sur nos fronts détendus.)
Je crois qu’on se quittera ici, au milieu de cette poussière, de cette fumée… Adieu, je sais déjà que c’est cela que je dirai… aucun mot sur mes états, sur cette exaspération me donnant l’envie d’en finir…
J’y ai beaucoup réfléchi, tu comprends ? comme d’autres fois, par cette phrase je réussirai à atteindre ma nausée. Et je gâcherai nos souvenirs, je le sais.
Mais toi, tu ne me manqueras pas. Je te garde à jamais, au fond de l’âme, même si tu t’éloignes de moi tout au long de la vie. Tes cils clairs feront alors des tours et des détours d’une absurde lenteur sans pouvoir s’élancer (même en cas de guerre) dans un geste imprudent.
(Passent à présent la mort et la nuit, sa sœur jumelle, tout en dispersant les cendres et la fumée.)

Giovanni Merloni

écrit ou proposé par : Giovanni Merloni. Première publication et Dernière modification 22 avril 2014

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Un étrange jugement (dernier) (Album d’une petite et grande famille, 1962)

27 vendredi Déc 2013

Posted by biscarrosse2012 in poèmes

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Album d'une petite et grande famille

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Giovanni Merloni, 2013

Je bâtirai un palais tout en or, dit la Bonté. J’y installerai mille chaises de la même taille et mille personnes pour qu’elles s’aiment éperdument. Une fois par jour, l’on organisera de grandes fêtes en honneur de Moi.
Je creuserai un antre au-dessous de la terre, dit la Méchanceté. Au bout, dans la strate la plus profonde, je placerai, ensemble, une vierge et un impuissant. Partout, il n’y aura que des rochers à grignoter.Personne n’aura envie de pleurer ni de protester non plus. D’ailleurs, les hommes et les femmes n’auront jamais le droit de s’aimer nulle part, chez Moi. Enfin, vous verrez, tout le monde s’en passera de la Bonté.
Je creuserai mille antres au-dessous du dessous de la terre, qu’un ange et un diable garderont diligemment, dit Dieu. Chacun devra se battre la poitrine, tout en vaguant parmi les sourires et les révérences, sans jamais ne rien comprendre, sans jamais ne rien savoir. Enfin, pour que chacun s’en souvienne, lorsqu’il Me fait trop de mal ou trop de bien, je lierai ensemble la Bonté et la Méchanceté avec une lourde chaîne. À personne, je ne dirai où chercher une méchanceté sans bonté, une bonté sans méchanceté. Ainsi tout le monde comprendra où est le commencement, où est la fin, où est le plein, où est le vide. Et finalement (avec tout le respect possible),
ils cesseront de chercher Moi-même.

Giovanni Merloni

écrit ou proposé par : Giovanni Merloni. Première publication et Dernière modification 25 décembre 2013

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Pour ne pas penser ni à la mort ni à toi. (Album d’une petite et grande famille, 1961)

26 jeudi Déc 2013

Posted by biscarrosse2012 in poèmes

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Album d'une petite et grande famille

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J’ai vu la mer se briser contre des écueils artificiels, avant de flanquer des murs d’eau contre le ciel. J’ai entendu l’odeur des poissons, j’ai vu des filets et des barques à l’aube, vides de pêcheurs. J’ai marché, dissipant des heures et des heures inutiles, pour ne pas penser ni à la mort ni à toi.

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Avec ma sœur Barbara, 1959

Tout près, une branche nue se détache, avec son nid d’oiseaux misérables. Tout près, la charmille s’offre au regard, verte de vie. Tout près, je traîne silencieux, enthousiaste. Mais ni elle ni d’autres ne me cherchent pas. Au loin, le monde est tout près de l’Histoire.

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Avec ma sœur Barbara, 1959

Sur le bord du fossé je m’efforçais vers la paix de feuilles sèches, flottantes vers cette joie faite de presque rien. Glace fondu qui tremble dès qu’un caillou l’effleure. Glace fondu du fossé, miroir de ma tristesse.

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Mes parents, 1959

Giovanni Merloni

écrit ou proposé par : Giovanni Merloni. Première publication et Dernière modification 26 décembre 2013

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Une vie inconnue (Album d’une petite et grande famille, 1961)

25 mercredi Déc 2013

Posted by biscarrosse2012 in poèmes

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Album d'une petite et grande famille

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Le bruit doux de la pluie s’effondre tristement dans la nuit froide. À travers les vitres embuées ma vie se révèle : je découvre dans l’insistance de l’eau qui coule le danger du monde, dans la faible défense du verre ondulé je m’attends à sa tromperie.
Je ne crois pas au péché. Les gens croient de pécher et de s’en délivrer pourtant, tout en demeurant ignorants de ce que cela veut dire. Je ne crois pas à la tromperie parce que — hélas ! — très souvent, même qui trahit sa compagnie agit pourtant sans le savoir vraiment. Je ne crois pas à la mort injuste parce que l’homme l’attend.
(Je sais d’ailleurs — hélas ! — combien d’assassins, de voleurs, d’escrocs trouvent leur soutien assez facilement.)
(Cela me révolte, m’anéantit, car je ne peux pas accepter comme si m’était égal tout pouvoir de faire du mal qui s’installe impunément.)
Je ne crois pas ni n’espère. Je ne fais qu’exister. Dans ce monde vide, sans bout ni but, je vis à jamais une vie inconnue.

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Giovanni Merloni

écrit ou proposé par : Giovanni Merloni. Première publication et Dernière modification 25 décembre 2013

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Un quartier, toujours le même (Album d’une petite et grande famille, 1961)

24 mardi Déc 2013

Posted by biscarrosse2012 in poèmes

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Il pleut depuis longtemps sur la ville endormie. Un feu rouge arrête les voitures silencieuses dans la nuit
(un moineau tombe mort dans une flaque). Il tonne, dans le ciel impérieux. Passe dans la rue une femme au regard éteint.

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Un quartier, toujours le même, une vie sans histoire, une mort qui ne brise pas la monotonie. Rien que des silences obstinés, toujours le même train train, les mêmes joies immédiates, le même chagrin, une vie dans le ciment gris, une mort parmi des fausses larmes. Rien que des silences obstinés.

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Des maisons. d’escaliers et d’escaliers jusqu’au toit, où la tête se cogne. Du marbre, du linge accroché, des amours, même là-haut, dans les sous-pentes, où d’entières familles camouflent en vain leur destin inhumain.
Des maisons empilées et des courses affolées en bas de l’escalier jusqu’au bout des caves. Un enfant vient de naître à même le palier, tandis qu’un chat d’égout meurt sans funérailles. Le monde meurt et renaît a chaque coin dans des maisons en gris et blanc.

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Gouttes, gouttes froides, grêlons sur les canaux agités, sur les toits de plus en plus gris que l’hiver déshabille. Les gens traversent à la hâte la rue sombre, inondée. Même la pluie s’étonne me voyant, muet, piéton dans l’attente d’une fée.

Giovanni Merloni

écrit ou proposé par : Giovanni Merloni. Première publication et Dernière modification 24 décembre 2013

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Il s’est plié dans la mort indolore, riant (Album d’une petite et grande famille, 1962)

23 lundi Déc 2013

Posted by biscarrosse2012 in poèmes

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Album d'une petite et grande famille

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Il gît à même l’herbe, écrasé, encore riant. Pourtant, il ne rigole pas de la mort. Il sourit au ciel, aux étoiles qu’il ne possède plus. Ses cheveux lui caressent les dents. Il a eu juste le temps d’écouter les ritournelles du soir, les dernières fusillades.
Il s’est plié dans la mort indolore, riant. Maintenant, il ne raconte rien de la mort. Sur ses yeux la nuit a déposé la poussière et le vent, dans un tourbillon de feuilles mortes. Regardez comme il dort dans son lit d’herbe et de boue ! Suivez-le, tandis qu’il roule (lente avalanche sombre) vers le fond de la vallée et qu’il glisse, tout en dormant, les yeux écarquillés comme s’il fixait une maison, une fenêtre, une porte fermée. Voyez qu’il se penche encore, même dans son oubli
immobile. Regardez, sur ses lèvres la rosée traîne, ne faisant qu’un avec son dernier baiser et la saveur du dernier bout de pain ! Il a dans la bouche de lourdes balles, de longs fusils et ce vent de poussière qui l’effondre. Il n’y a que de la mort dans sa bouche.
Cesse de regarder, ô soldat, ces maisons, ces hommes, ces amas de choses inutiles, survivant autour de toi ! Oublie de regarder cette terre qu’on te jette dessus ! Ne juge pas ces êtres maigres priant sur ta pierre, ni cette guerre t’arrachant sans un mot. Il n’y a que de la vie dans ta mort.

Giovanni Merloni

écrit ou proposé par : Giovanni Merloni. Première publication et Dernière modification 23 décembre 2013

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