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Archives de Tag: Solidea

Il n’y a pas le temps, 2004 (Solidea n. 10)

23 samedi Mar 2013

Posted by biscarrosse2012 in mes poèmes

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Solidea

001_il n'y a pas de temps_piccolo_740

Giovanni Merloni, 2009-2013

Il n’y a pas le temps (2004)

Il y a trente ans
mon aimée
j’avais la prétention
que tu me téléphones,
que tu arrives
(essoufflée, à demi nue
avec arrogance, même)
à bouleverser mon désordre.

À vide je prétendais
à vide je tournais
sous les arcades
à vide je soufflais
dans mon trombone essoufflé.

Le mal d’amour
toujours  insupportable,
recommencer c’était renoncer
se faufiler dans la rue
qui mène à l’horizon
s’échapper à jamais
de chez soi.

Trente ans se sont écoulés.

Encore aujourd’hui
mon haïe,
je prétends de toi
des lettres consolatrices
(mais fais vite).
Il y a juste, pardonne-moi
un  étrange problème :
dans ce petit écrin
nuit et jour allumé
on attend
(par des préparatifs
fantasmagoriques)
de fêter ton corps.

Sans conditions
ici dedans
on a rangé un abri
pour tes gestes
tes ondoiements des hanches
tes parfums envoûtants
ton odeur secrète
pour la chaleur de tes mains.

Qui saura soutenir
mon corps
mieux que tes doigts
fuselés, souples, rêveurs ?

Le temps s’achève
mon oubliée.
Pour souffrir
devant désormais mourir
il n’y a pas de temps.
De toi je prétends
des lettres de soutiens
(mais dépêche toi, sinon
il n’y aura plus de sens).

Verre parmi tes doigts
coupe dans ta bouche
vie au milieu de tes tremblements
dans une boîte rouge
de poste électronique
je t’attends.

Giovanni Merloni

écrit ou proposé par : Giovanni Merloni. Première publication et Dernière modification 23  mars 2013

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On pourrait dire, 2004 (Solidea n. 8)

21 jeudi Mar 2013

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Solidea

001_si potrebbe_740

Giovanni Merloni, 1979-2013

On pourrait dire (2004)

On pourrait dire
peut-être
que tu es devenue méchante
pour avoir refermé d’un coup
les battants branlants
de  tes ailes de papillon sombre.

On pourrait jurer
peut-être
que tu es devenue aveugle
et avances à tâtons
au milieu de meubles sombres
tandis que moi, resté seul
je me promène bras dessus, bras dessous
avec ton fantôme incandescent
dans la lumière excessive
que cette ville nous accorde.

Tandis que je capture dans une photo
des réflexes
des papiers d’étain luisants
ou des verres poussiéreux,
en y cherchant ta bouche
muette et pourtant divagante
tes yeux tristes et fous,
on pourrait soupçonner
que nous avons insulté la nature
trahissant ses doux rythmes
ses forces paradoxales.

Tandis que je dis adieu à la bigamie
à ses douloureuses transactions
à ses fascinantes incertitudes
et que, sans enthousiasme
essaie d’accepter
le point de vue de ceux
qui par envie jalouse
ont voulu t’amadouer,
on pourrait dire
que tu as déjà renoncé
à la tragique et magique sauvagerie
unissant
nos deux corps.

« Mais, jamais nous n’aurions pu
obtenir le consensus par quiconque
eût de bon sens ».

On pourrait imaginer
par vengeance
que tu es restée prisonnière
bâillonnée, emmurée vivante
par un voile noir et violet
et que, désespérée, tu t’indignes
mords, grinces des dents, rugis
crachant des volcans de douleur
de tes yeux ensanglantés.

Mais ce n’est pas moi qui le dit :
ma bouche se tait
en raison de l’interdiction
de t’envoyer des messages.

(Dès que j’ai arrêté de parler
un léger bruit de fond
un brouhaha rassurant
enveloppe déjà tes oreilles
en éteignant les sons.
Finalement le silence.
Des feuillets insignifiants
sans aucune beauté menaçante
voltigeront insouciants
dans ta chambre de poupée
accoudée sur le pré.)

On pourrait dire, un jour
que ton corps était dans le mien…
Certes, c’était nous deux
cet amas de frissons
caressé par la lumière…
Certes, toi aussi
n’arriveras jamais
à le nier. Au contraire, peut-être
restée seule
avec ce compagnon
même trop attendu
tu lui susurreras toutes
les petites paroles stupides
que tu n’osas jamais m’adresser
et, regardant à travers l’unique trou
creusé dans le mur de ta prison
(dans la rue sans nom)
tu te souviendras de mes paroles :
« Pardon, pardon… »

Mais, ce sera toi qui rouleras, dévouée
au pied de mon souvenir embaumé.
Nous étions nus, pleins de force
debout derrière des haies abandonnées
écrasées par le soleil
ou alors, cachés
dans un paravent en carton
nous demeurions longuement étendus,
enveloppés de journaux
en guise de feuilles mortes.

Tu voulais que le soleil
dure tout au long de la nuit,
moi, je voulais que la nuit
ne se réveille jamais.

On dira
(qui le dira ?)
que nous sommes bêtes
à nous aimer comme ça,
à nous quitter comme ça
à rester liés
enveloppés dans d’absurdes éloignements
comme ça.

Mais, ça va comme ça pour nous
qui ne sommes forts que par moitié
faibles que par moitié
courageux et lâches
que par moitié. Et pourtant
amoureux en entier.

002_spettrale_740

Je mourrai de confusions excessives
toi de certitudes démesurées,
tandis que les autres
tuteurs hautains de règles et de lits,
d’embauches et licenciements
ils s’amuseront à nous en empêcher
en nous jetant à tort et à travers,
comme des dés truqués
contre le mur ensanglanté
d’une ville qui n’essayera jamais
de nous comprendre.

Giovanni Merloni

écrit ou proposé par : Giovanni Merloni. Première publication et Dernière modification 21  mars 2013

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Où es-tu, maintenant ? 2004 (Solidea n. 7)

20 mercredi Mar 2013

Posted by biscarrosse2012 in mes poèmes

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Solidea

061_où es-tu maintenant_740

Giovanni Merloni, 1976

Où es-tu, maintenant ? (2004)

Où es-tu, maintenant ?

Où es-tu, mon ancien trésor ?
Où va-t-il ton regard ? Au-dedans ? Au-dehors ?
Est-ce que tu réussis quand même
à sourire ?
Pourtant, tu vas bien ? Tu respires ?
Tu as chaud, trop chaud ?
Entends-tu affligée le tic tac
toc toc
tic tac toc tuc
tiiiic taaac
de l’horloge ?

Des fois, si je me découvre
bienveillant, presque calme
dans la douleur atroce
je scrute ta mélancolie en pénombre
ta rage inutile
l’inexorable silence
de nos téléphones sans fils,
ces objets désormais superflus
comme les draps, les oreillers
les rideaux voltigeants
les serviettes entortillées
les comprimés engloutis au hasard
les pâtes avalées au hasard.

La mort soudaine
est au pas de la porte
dérisoire. Elle entraîne
une agonie foudroyante
dénuée d’indulgence
que tu – qui sait – pourrais
interrompre,
faisant irruption
dans la paresse de la chambre
dont le soleil se moque :
« Je dois le saluer ! » tu hurlerais
bouleversant les gens et les choses.
« Je dois lui dire que je l’aime ! »
tu avouerais
péniblement soutenue
par un homme laisser-passer.

Mais, ensuite nous devrions nous dire
un ciao encore plus définitif
moi piétinant dans le lit
tandis que tu t’en retournes
et traînes dehors
ton masque de larmes
emmenant à jamais
au-delà de la mort
ton sac rouge
glissé des épaules
les dentelles sur le cou
et tes douces paroles
maintenant sautillantes
comme des fragments
des éclairs, des gestes insensés.

Où es-tu, maintenant ?

Giovanni Merloni

écrit ou proposé par : Giovanni Merloni. Première publication et Dernière modification 19  mars 2013

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Donnez-moi de l’eau, 1993 (Solidea n. 6)

02 samedi Mar 2013

Posted by biscarrosse2012 in mes poèmes

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Solidea

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Giovanni Merloni, 1963-2013

Donnez-moi de l’eau (1993)

J’ai vu pour de bon
le loup et l’agneau :
deux ombres embaumées
auprès des cascades
de cette eau jaillissante
limpide et gelée
dans l’ancienne promenade.
L’air et l’eau, là-haut
encore s’entremêlent
comme des aquarelles
dans le parfum de prés verts
de granges jaunes abandonnées
de rouges après-midis endormis.

Nous rentrions à Rome
A cette inconfondable
odeur de renfermé retrouvée
dans la maison grise et blanche
aux canapés épuisés
aux livres décolorés
aux cahiers cornés.
Et l’eau, dans la cuisine
D’abord chaude puis fraîche
puis assez froide, gelée
calcique, ferreuse
nous vomissait dans la gorge
d’inattendus méandres
de souterrains ressacs
de moisissures de statues submergées
et d’infinis revissages
sans poids, à rebours
dans un gouffre de scaphandrier.

Avec les années
nous nous mîmes à l’épreuve
nous étudiâmes avec application
en essayant
de comprendre, de raisonner
de faire des projets
pourtant impatients
des longues tablées oisives.
On nous ignora
et nous mêmes nous ignorâmes,
on nous évita
et nous mêmes nous évitâmes.
Et le magma d’une arrogance
tout à fait « particulière »
envahit les espaces, les jardins
les fossés, les plages, les pinèdes
les jolis bois.
Des poteaux et des puits
plongèrent de façon perfide
irrémédiable
dans des cavernes de spectres.
Les nouveaux habitants
s’éparpillaient béats
dans les supermarchés
les lieux de vacances
les pistes fauchées
les promenades goudronnées
en avalant
des collations indiscrètes
auprès de doux petits lacs
iridescents.

À présent l’eau
qui sait si on peut la boire
à présent l’air
qui sait si on peut le respirer
à présent l’amour
je ne sais pas si je peux
en cachette
en avoir envie.

Cela ne me fatigue pas d’imaginer
des hommes en train de boire
leur propre urine
peut-être malade
des femmes avalant
d’immondes cartes huilées
et aussi des masses de singes sapiens
qui meurent se piétinant
dans des marches en sueur :
un instinct de mort
ravage l’horizon
qui s’obstine, pourtant
à s’offrir
lumineux, consolant
encore prêt
à ressusciter.

Tout en suivant
le robinet qui coule
en tâtant du doigt,
dans le silence nocturne,
le liquide toujours chaud
je m’aventure
dans le hardi souvenir
ou rêve
du rat de campagne
dans la très douce et désesperée
contemplation
de cet ancien jaillissement
restaurateur maternel
définitivément mort
inaccessible, précieux.

Tout piteux et obscène
je bois quand même
de l’eau mêlée à la cigüe
qui lentement
inéluctablement
me rendort.

Giovanni Merloni

écrit ou proposé par : Giovanni Merloni. Première publication et Dernière modification 1  février 2013

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Le labyrinthe de l’absence, 2004 (Solidea n. 5)

20 mercredi Fév 2013

Posted by biscarrosse2012 in mes poèmes

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Solidea

047_labirinto assenza antique

Giovanni Merloni, 1979-2013

Le labyrinthe de l’absence (2004)

1.
[L’année suivante]

Je n’arrive pas à savoir
si pour moi tu es un écueil
ou bien un robinet.
Je ne sais pas si je m’échoue
contre toi
ou alors je me lance
vers toi.
Je ne sais pas si mon navire noie
par hasard ou fatale
distraction.
Je ne sais pas si mon tronc
d’arbre finlandais s’arrêtera
pour toujours à ton écluse.
J’ignore ce que tu feras
immobile devant le labyrinthe
étranglé et insensé
de mes débâcles.
Riras-tu ou alors tu pleureras ?

2.
[Deux ans depuis]

Je ne sais plus qui es tu vraiment
Je t’aime et je te crains
te cherche et t’esquive
et pourtant
(t’ayant vue
ayant renoncé à te voir)
mon cœur, agitant
la terre douteuse,
glisse par terre, à plat ventre
au milieu des ruines.
Je ne sais pas. Jamais je ne comprends
ce qu’il m’arrive
si je cogne contre toi
si je ne te rencontre pas.
S’il y aura une collision
et se cassera
désastreusement ma quille
je ne sais pas si ton écueil
invisible sera teinté
par le violet de mon sang.
Lorsque tu tourneras
le dernier robinet
par l’invisible tenaille
du silence et
horriblement
je serai étranglé
je ne sais pas si
(rapide et compatissante)
tu fermeras même ma bouche
mes yeux mon nez.
Je ne se pas si tu te sauveras
ou alors toi aussi
tu seras étouffée
par l’excès
de robinetterie.

3.
[Trois ans depuis]

J’ai essayé de nouveau
(téméraire, suicide)
de voir ce qu’il arrive.
Si devant moi tu te places
par sûr tu m’écrases.
Si tu glisses, rapide
dans un nuage d’acier bleu
je le sais déjà
celle-là c’est toi.

Encore toi, tu va remplir
d’une douloureuse espérance
le labyrinthe de l’absence.
Moi, j’ai apporté
mes pensées confuses, enveloppées
dans les jardins excités
où tu m’avais promis
ne plus venir.
Là, je me suis transformé
en un pré mouillé
qui gît inaperçu
pourtant, seule seulette
j’y ai vu tourner ta bicyclette
dans la roue parfaite.
Voilà, même si l’on ne veut pas
on se rencontre,
même si on nous sépare
par un viaduc
par un passage souterrain
par un fil barbelé
ou alors par un fossé.
D’ailleurs, je fais semblant
de devenir absent
si je pince en flagrant
tes yeux sur le volant.

4.
[Dix ans depuis]

Si je finis en galère
(dépourvu de tes soins)
dans le quart d’heure d’air
je ne saurai pas trouver
une raison à tes tortures.
Nuitamment
je poursuivras les voix
les cris la joie
rebondissant sur les murs
la défunte fringale
désormais pâle
qui frappera à la porte
du pensionnat guindé
où tu m’auras envoyé.
Alors, on réussira bien
à ne pas s’étreindre
physiquement
à ne pas s’entendre
poétiquement.
Tu lèveras ta main pour dire
« Absente »
je me sauverai
parmi les cintres
du placard,
éteindrai la radio
et ne dirai plus rien.

Je n’arrive pas à savoir
si pour moi tu es un écueil
ou bien un robinet.
Si devant moi tu te places
par sûr tu m’écrases.
Si tu glisses, rapide
dans un nuage d’acier bleu
je le sais déjà
celle-là c’est toi.

Giovanni Merloni

écrit ou proposé par : Giovanni Merloni. Première publication et Dernière modification 20  février 2013

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Mon amie emmitouflée (Solidea n. 4)

18 lundi Fév 2013

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Solidea

044_amica infagottata_panoramique

Giovanni Merloni, 1991-2013

(revenir à la liste du « Train de l’esprit »)

Mon amie emmitouflée (2004)

Sur le fil de la mer
traînaient les phares
les éclairs et les vagues des moteurs.

Mon amie emmitouflée
demeurait affligée
froissée, désaxée
tandis que l’obscurité
descendait parmi ses cheveux ondulés
et son pardessus sans couleur.

Une lueur tiède
s’étendait sur ses yeux d’émeraude,
tandis qu’un confortable évanouissement
traînait sur son regard de velours
sur ses petites mains anxieuses.

Ma voiture trop lourde
soudain éteinte, désaxée, affligée
s’égarait dans une île perdue
rejointe inexplicablement
(après des périples et des labyrinthes)
par des planches incertaines
et de ponts désaxés.

Mes yeux caressés,
mes pantalons chiffonnés
mon visage lisse assistaient
au déploiement des mots
tels des billes d’émeraude
roulantes sur la surface grise de l’eau
illuminée abandonnée désarmée.

Notre amour emmitouflé
(poussé parmi les dunes et les ronces),
se froissait, se désaxait,
s’allumait et s’éteignait
héroïquement
tandis que nos corps en accord
embrassés, en sueur
s’abandonnaient à la douceur
d’une intimité profonde
totale ancestrale ;
alors qu’au fil de la mer
traînaient les phares,
les éclairs et les vagues des moteurs.

Giovanni Merloni

De « Il treno della mente » (« Le train de l’esprit »), Edizioni dell’Oleandro, Rome 2000 —  ISBN 88-86600-77-1

écrit ou proposé par : Giovanni Merloni. Première publication et Dernière modification 16  février 2013

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Guérir, 1997 (Solidea n. 3)

15 vendredi Fév 2013

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Solidea

041_guérir_740

Giovanni Merloni, 1991-2013

(revenir à la liste du « Train de l’esprit »)

Guérir (1997)

Un.
Lézarder, boire, vous reposer
cesser de vagabonder, laisser le corps
s’endormir parmi des voix aimées
manger, attendre
essayer de comprendre
essayer de guérir;
entrouvrir les yeux, vers le soleil
déverrouiller
la porte secrète du cœur:
sortir sans attendre
voyager sans traîner
aller sans revenir
rencontrer de baraques de chaux et de bois
de prés à dessiner
d’albums que vous remplirez d’histoires
et garderez
pour vous-même.

Deux.
Cacher votre sourire,
briser l’enclos
des murs assiégés
par une sortie élégante et sournoise
feignant une grimace de douleur.

Trois.
Briser le petit nuage sombre.
La tête soulevée
(en larges brassées)
sortir dans la mer
en quête d’une plage verte
où le corps se perd
où l’esprit se retrouve
et petit à petit
l’écheveau se dévide.
Envoyer des cartes postales
depuis votre île secrète :
« Bonjour à tous. Je vais bien.»

Giovanni Merloni

De « Il treno della mente » (« Le train de l’esprit »), Edizioni dell’Oleandro, Rome 2000 —  ISBN 88-86600-77-1

écrit ou proposé par : Giovanni Merloni. Première publication et Dernière modification 15  février 2013

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Faux nom, doux nom, sauvage nom, 2004 (Solidea n. 2)

11 lundi Fév 2013

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Solidea

isola verde_verde-def_740

Giovanni Merloni, 2004-2013

(revenir à la liste du « Train de l’esprit »)

Faux nom, doux nom, sauvage nom (2004)

Fée, je ne me souviens pas
comment tu t’appelles
où tu habites, quel est ton prénom.
Je n’avais appris que ton faux nom
doux nom, sauvage nom
que je confondais
avec des mots et des gestes sans nom.

De travers, je marchais,
toujours fatigué, jamais fatigué,
ton corps blanc à mes côtés.
Je cherchais tes yeux, tes doux yeux
dans une excellente pénombre
dans un matin sans encombre.

Brusquement, tu as fait le slalom
me fuyant dans la rue sans nom
ne me laissant qu’un adieu sans sortie
un village silencieux et sans vie.

Pourtant, je garde ton faux nom
doux nom, sauvage nom
douloureux nom, silencieux nom
abordage de mes bras et mes jambes sans nom.

J’embrasse ton mon, je lèche ton nom,
je pénètre ton nom
j’engloutis ton nom, je vomis ton nom
j’aime ton nom, je célèbre ton nom
j’enterre ton nom, j’exhume ton nom
j’oublie ton nom, je rappelle ton nom
j’enlace ton nom, je caresse ton nom
je dévêts ton nom, je mordille ton nom
je maltraite ton nom, j’enveloppe ton nom
je défais comme un paquet ton nom
je serre entre mes bras et mes jambes ton nom.

Je confonds ton nom
faux comme le mien
avec des mots sans nom, avec des gestes sans nom.

Giovanni Merloni

écrit ou proposé par : Giovanni Merloni. Première publication et Dernière modification 11  février 2013

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