le portrait inconscient

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Archives de Tag: Stella

À quoi bon ? 1974 (Stella n. 22)

25 vendredi Oct 2013

Posted by biscarrosse2012 in mes poèmes

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Stella

mathieu001 180

À quoi bon ?

À quoi bon de vivre ainsi
anxieux ou mélancoliques
enthousiastes ou désabusés
figés ou disponibles ?

Par quel enjeu ou envie
nous devons forcément cumuler des fautes
en mêlant les besoins et les désirs
la matière et le mythe
la terre fangeuse et le ciel ?

D’ailleurs, que ferions-nous
si l’on nous ôtait cet élan d’émigrants
vers tout ce qui est dehors
vers d’autres seuls comme nous
marchant sur de terres détendues
aux vagues noires et perdues ?

Nous partons donc, assurés
attirés par de péripéties inutiles
jusqu’à l’heure où le désarroi arrive
avec la sourde incapacité
le sentiment-certitude
de ne pas suffire à la besogne.

Nous partons tout en reculant
incapables de donner ni de prendre.
Tels des ballots dans la laine
aventureux et désespérés
(visionnaires renonçants)
nous comprimons à jamais
nos forces les meilleures
nos routes les plus inavouées
nos rêves les plus honnêtes.

Nous n’avons pas de refuge ni tanière
et pourtant nous demeurons encastrés à la terre
nous ne savons pas voler
et pourtant nous demeurons dans l’air
suspendus, verrouillés
à cette question hideuse :
à quoi bon ?
à quoi bon ?
à quoi bon ?

Giovanni Merloni

TEXTE ORIGINAL EN ITALIEN

Cette poésie est protégée par le ©Copyright, tout comme les autres documents (textes et images) publiés sur ce blog.

Quand on croit voir l’amour s’éloigner, 1974 (Stella n. 21)

20 dimanche Oct 2013

Posted by biscarrosse2012 in mes poèmes

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Stella

volare oh oh antique 180

Quand on croit voir l’amour s’éloigner

Quand on croit voir l’amour s’éloigner
c’est alors qu’ils affleurent
les souvenirs les plus reculés :
un souffle sur ton front plissé,
une coupure nette qui était capable
de débrouiller n’importe quel écheveau,
ton pas près de moi, inattendu
notre étreinte soudaine.

Quand l’amour se replie, condamné,
on désire jusqu’au désespoir
que le temps sera infini,
qu’une vie sera deux vies,
qu’une promenade en hiver
dans le brouillard
sera aussi un plongeon
dans un amas de feuilles sèches et de boue,
que l’on pourra à nouveau se tenir par la main,
dans un bref voyage invisible,
vers les nuages suspendus
au-dessus du calme et du vent.

Quand l’amour près de nous se termine,
on ne cesse pourtant de chercher un ailleurs
où nos voix les plus égarées se retrouvent,
un point lointain
où nos pensées les plus figées se perdent.

Quand l’amour se perd,
nous apprenons à nous distraire, à nous renier,
à nous engager dans la bonne cause.

Quand l’amour lointain soudainement s’approche,
ils sont simples et très beaux les souvenirs
d’où jaillit ton sourire, facilement
(il me semble),
et que toi, tu deviens comme une vague :
la vague des pensées les plus affectueuses,
la vague des cheveux qui entourent toute chose,
la vague de caresses et murmures,
la vague d’une mer nouvelle,
la vague d’une terre au bout de notre bout,
la vague d’un vent sombre,
sibilante dans son tour dans le ciel et les toits.

Giovanni Merloni

TEXTE ORIGINAL EN ITALIEN

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Rêver d’arrêter de rêver, 1974 (Stella n. 20)

03 mercredi Juil 2013

Posted by biscarrosse2012 in mes poèmes

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Stella

arrêter de rêver 740

Rêver d’arrêter de rêver

Espérer, rêver
de dilapider les revenus d’un mois
dans un festin de roi,
de me retourner avec une femme dans l’herbe
en emmenant deux ou trois de réserve
dans une gerbe.

Espérer, rêver
d’une reconnaissance magnifique
d’un accueil, d’une chance
d’un abri pour les vacances
de la fin de l’errance
pourtant assez poétique.

Sur le point d’obtenir
réfléchir
avec un geste déplacé
critiquer
avec aplomb
(sans faire de bond)
convenir,
vicieusement tournant,
vainement serpentant
(tout en dévorant sa propre queue),
tout en prêchant fiévreusement
cette vie heureuse
qu’on ne peut pas exploiter.

D’un coup,
désespérer, arrêter de rêver
quitte à se consoler
d’avoir les revenus d’une vie
à jeter aux orties, un petit coin de monde
à renverser dans l’onde
et deux ou trois îles cachées
dont se passer.

Dans une journée immonde
au passage de la ronde
(juste au point de mourir)
repartir, en se harcelant,
en combattant, en gagnant
quitte à tout gaspiller
avant de renoncer
à rêver.

Giovanni Merloni

Texte en ITALIEN

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Un fleuve gris, 1974 (Stella n.19)

02 mardi Juil 2013

Posted by biscarrosse2012 in mes poèmes

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Stella

1974:3 740

Giovanni Merloni 2004

Un fleuve gris

Un fleuve gris se faufile
parmi les constructions effilochées,
entraînant de radeaux en plastique
de restes gigantesques.

Mourir seuls
dans le gouffre de cette boue,
se noyer en nageant
avec rage, vers le fond
de cailloux et de verre.

Des hommes, en haut des tours,
s’écrient synthétiques,
envoyant des gestes vers la rive.
D’autres recueillent de briques,
d’amas de goudron,
de restes de bois inutiles,
tout le monde s’affaire
tout au long d’un liquide fétide de rats morts.

Mourir de l’incapacité, succombant
à la décadence, au jeu
et se trouver à lire
à travers l’eau brillante
tes mots de stupeur,
ta fermeté, le jour de l’enterrement,
la surprise des autres.

Tout le monde avale la force douloureuse
de la patience, en renonçant
à s’habiller d’œillets rouges,
en renonçant à courir, légers,
au milieu d’amas de paille,
en renonçant à la passion
faible, sordide, compliquée
des bras nus
du silence retrouvé
en renonçant à la vérité douce
d’un sourire, de deux paroles
échangées derrière la vitre.

Tourner la page,
effaçant
ce que j’aurais voulu savoir faire,
donner, avoir, voler
tourner la page,
oubliant ce dont j’aurais voulu
me souvenir, en échange
d’un plongeon noir
ultime, définitif, libératoire
calme.

Giovanni Merloni

TEXTE EN ITALIEN

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Une poésie jaillissante de moi, 1974 (Stella n. 18)

29 samedi Juin 2013

Posted by biscarrosse2012 in mes poèmes

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Stella

001_je voudrais 740 Une poésie jaillissante de moi

Une poésie jaillissante de moi
qu’on ne pourrait pas confondre
mille fois plus grande, je la vois
rebondir sur les murs et se fondre
dans les ombres grises des toits.

Une poésie maladroite, déplacée
va rester inobservée, broyée
par les pas de jeunes gens hébétés.
Elle va mourir sans clameur,
écartée par des hommes affairés,
effacée par des vieux provoqués,
empruntée ou en cachette copiée
par des femmes gênées.

Un monologue perdu
abattu, disparu,
car la Gloire, jalouse de tout,
n’a pas voulu.

Sur ce mur de prison,
il n’y avait qu’une parole :
Je voudrais…
Je voudrais te ravir par un délit parfait
en gardant la grimace d’un tueur en série
l’élégance d’un Fantomas
le charme d’un artiste de coffres-forts.

Sur la tour médiévale,
il n’y avait qu’un propos ancestral :
Je voudrais…
Je voudrais t’emmener
sur la barre d’un vélo d’argent
dans le luxe de la rue au couchant
en hurlant, en chantant la joie
de chaque instant avec toi.

Sur la porte de la ville
que personne n’avait plus franchie,
le sommeil avait tout blanchi
effaçant mon dernier cri.
Et pourtant je voulais
te scruter en silence, abuser
de la gauche lenteur
d’un instant de jouissance,
je voulais qu’une nuit de combat
contre toi et ton sommeil
arrivât jusqu’à l’aube, aux délires
jusqu’aux chaudes fentes du jour,
je voulais nous effondrer
dans la vie gigantesque
sans qu’elle t’efface, ou qu’elle
t’agace, nous ressuscitant pourtant
sereins et convaincus
hors des débris, ensemble.

Une poésie jaillissante de moi
que tu n’aurais pu jamais confondre,
mille fois plus grande, je l’ai vue
glisser frêle au long des murs
jusqu’en bas de hautes fenêtres.

J’y avais écrit : je crois en toi,
blanc buisson virevolté par le vent,
toi, après-midi regardant sur la mer,
toi, nuage précis au milieu des montagnes
dans le rouge silence du soir.
J’avais juré : je t’attends
rare certitude dans la confusion
d’une vie se brûlant au jour le jour
maladroite, oppressante, ennuyeuse…

Giovanni Merloni

TEXTE EN ITALIEN

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Avant de te rencontrer, 1974 (Stella n. 17)

06 mercredi Mar 2013

Posted by biscarrosse2012 in mes poèmes

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Stella

001_avant de te rencontrer_BN tagliato giovane 740

Avant de te rencontrer

Avant de te rencontrer

j’avais encore besoin de tout :
d’une véritable compagne
d’un engagement qui me corresponde
d’une satisfaction quelconque
j’avais cherché tout cela
dans les paroles
dans les proverbes,
dans les calembours,
dans les mots croisés,
dans les dictons
dans les chansons

en faisant pourtant confusion
entre réalité et fiction
entre ironie et dérision

jusqu’à plonger dans le délire

j’avais alors cherché
mon équilibre hors de moi,
chez les autres. Tôt ou tard
on me répondait :
« on ne seconde pas tes vices !
Ici, tu ne trouves pas des complices,
nous ne sommes pas tes nourrices
ni tes marraines ni tes prémices »,
tandis que moi, je ne cherchais pas
de mère postiche ni de délices
ni de feux d’artifice

j’avais essayé de me sauver
dans la solitude
de longues promenades
de courses en vélo
en me laissant aller à la dérive
comme une feuille dans le vent.
Rentrant chez moi
je ne trouvais que moi
rien que ma gueule solitaire
mon corps en retrait.

Avant de te rencontrer
je me trouvais ennuyeux
je ne me supportais pas

pour sortir de ce trou vicieux
je me répétais la ritournelle
de mes nécessités :
aider, être aidé aussi
me rendre utile
pour être aimé
comprendre
pour être compris
être libre
en me gardant honnête aussi
bien sûr.

Depuis que je te connais
et que te fréquente, je ne cesse
de te dire des mots solennels
de te proposer une vie engagée
travaillant ensemble
découvrant ensemble
le sens d’une union solitaire
parmi les autres
l’importance de faire quelque chose
avant de mourir…

Mais je le sais bien
tu m’as voulu, tu t’es jetée
dans ce puits sans lune
aboutissant dans une grotte grise
sans eau
juste pour mes défauts,
rien que pour cette identité floue
incohérente, farfelue
rebelle.

Je retrouve avec toi
la confiance dans le hasard
des paroles, des silences
de l’envie de tout faire
de rien faire, avec toi
je ne donne de l’importance
qu’à l’existence.

Et je me défais, avec répugnance,
de tout ce qui se passait
avant notre connaissance.

Giovanni Merloni

TEXTE ORIGINAL EN ITALIEN :

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Voisine de banc, 1973 (Stella n. 16)

06 mercredi Mar 2013

Posted by biscarrosse2012 in mes poèmes

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Stella

001_voisine de banc 740

Voisine de banc

J’avais vécu
la vie de tant d’autres
sans jamais être heureux
toujours en poursuivant
(dans des vêtements de toutes tailles)
des mots inconnus
des humeurs perdus
des gestes inattendus.

Je vivais toujours seul
exempt de devoirs
exempt de fautes
collant, improductif
excessivement
gonflé de chagrin
flasque, plaintif
prudent
absent.

Enfin, je t’ai trouvée :
tu me fais comprendre
la lutte, m’aides à l’assumer,
me rends la joie
du temps
de la satisfaction
du hurlement dans la campagne
tu m’apportes
le vide d’une solitude nouvelle
pourtant ferme et sereine.

Je t’ai trouvée
compagne, cousine
voisine de banc
petite et grande lumière
sur la pénombre grise du monde.

Giovanni Merloni

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Juste un mètre, 1973 (Stella n. 15)

06 mercredi Mar 2013

Posted by biscarrosse2012 in mes poèmes

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Stella

001_juste d'un mètre 740

Aujourd’hui, depuis que la poésie ci-dessous avait été déjà publiée, en relisant attentivement (pour une énième fois) les premiers vers du texte original italien (daté 1974), je me suis aperçu que, même si ceux-ci étaient peut-être trop synthétiques et pas suffisamment clairs, mon interprétation récente avait été une trahison excessive. Donc, quant à ces vers initiaux, je me suis permis de me rapprocher de l’original, sauf garder, dans la note au fond du texte, la mémoire de la traduction-trahison précédente.

Juste un mètre

Pour toutes les choses que j’ai dit
(bureaucratiques rythmes
empâtés de dentifrice sec)
depuis une fenêtre
entourée d’une foule de pancartes
(gare à l’incompréhension réciproque !
Assez, de l’ignorance
du sens véritable des mots !
On ne peut snober la politique !) [i]

pour toutes les tâches inutiles
que j’ai essayé,
péniblement, d’accomplir
en contournant
les toiles d’araignée
d’objets refusés
d’amours désaffectés
de vêtements grandioses
en dribblant aussi
un passé familial
dans les placards
d’une maison abandonnée
hantée par les odeurs
de bohémiens en fuite

pour toutes les choses utiles
que je n’ai pas faites — idiot !

pour la danse endormie
au-dessus de toi
me traînant
dans tes bras mouillés
tout en rêvant
de ce long train
avançant lentement
dans la galerie
de ta bouche
jetant des étincelles
parmi le réverbère émerveillé
de tes yeux fatigués

pour la force isolée d’un jour
(presque une anecdote
racontée par des autres)

moi, la chemise collée à la peau,
brûlante comme une idée sauvage,
j’ai la force de dissoudre
ce brouillard de tours vicieux,
la force de te prendre
sans effraction ni vol,
mais ainsi, librement,
comme s’il y eût une guerre
qui tout accorde
aux gens rusés
(et aux ineptes aussi).

Tandis que je parcourais
désespérément mon destin
et que je m’y accoutumais,
déroulant, satisfait dans mon fauteuil,
les restes de ma mémoire

le temps, autour de toi
a fait des tours et des détours
tout à fait inattendus
en traînant ta silhouette aimée
juste un mètre.

Giovanni Merloni


[i]  Pour tous ces mots, que j’ai dit (la bouche empâtée de dentifrice) ; que j’ai dit sans le savoir, sans réfléchir ; que j’ai dit en répliquant des rythmes de bureau ; pour tous ces mots d’ordre hurlés depuis une fenêtre entourée d’une foule de pancartes ; pour ces mots conscients, de rébellion contre l’incompréhension réciproque ; pour ces mots ennemis de toute corruption de la vie publique, de toute ambiguïté idéale, de toute sous évaluation de la politique ; pour ces mots qui voudraient vaincre l’ignorance obtuse de tous ceux qui haïssent la vérité…

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Je crois que tu vas me changer, 1973 (Stella n. 14)

06 mercredi Mar 2013

Posted by biscarrosse2012 in mes poèmes

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Stella

001_marché saint-michel

Je crois que tu vas me changer

Je crois que tu vas me changer
avec ton tic de m’emmener
dans un petit sac brodé
parmi la foule hurlante.

Je crois que tu vas me désarçonner
avec ton réflexe instinctif
de m’abriter et puis de m’étaler
au public.

Venez, venez !
Il est à moi,
ce pigeon lapin, pivoine
gosse, garçon, homme !
Il est à vous !

Entendez, entendez !
Il sait parler,
amadoué, mais bizarre.

Pourtant,
je crois en nous deux
restés seuls entre cendres et feux
les narines brûlées,
les corps noircis,
en train de nous enrouler
en des manches d’étoffe
de nous accouder, muets
devant l’immense eau
d’un fleuve devenu mer.

Je crois en nos longues caresses
à la paix d’une conversation
se déroulant silencieuse
entre nos cheveux débrouillés,
nos mains paresseuses,
nos rêveries sans temps.

Je crois à la distraction
qui nous affranchit
à notre envie de vivre
de tout et de rien
à notre fausse maîtrise des émotions
à notre faux effroi.

Je crois à notre barque
torpillée partout, qui va
juste un peu se révolter,
juste un peu se couler
s’échouant
dans les icebergs de l’impatience.

Je crois à notre train partant,
voleur de nos souvenirs, de nos espoirs,
de notre solitude à deux.

Je crois en ce train en voyage
offrant déjà à d’autres,
qui sait où,
cet étrange désir
(qui nous appartenait)
de paix et de partage.

Je crois en cette envie
de tout prendre,
de tout donner, en cette
quotidienne certitude anxieuse,
parenthèse d’une vie
entre parenthèses.

Giovanni Merloni

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Nos cliques et nos claques, 1973 (Stella n. 12)

06 mercredi Mar 2013

Posted by biscarrosse2012 in mes poèmes

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Stella

001_castigato 740

Nos cliques et nos claques

Dehors il pleut un liquide jaune,
quelque chose meurt
parmi l’ordonné désordre
quelqu’un se noie
le mots s’embouteillent
derrière l’abrupte éloquence
de ces corps ratatinés
comme dans un tombeau étrusque.

Même aujourd’hui,
nous ne prenons pas
nos cliques et nos claques.
La séquence de nos gestes est très lente :
depuis mon regard jusqu’au tien
depuis ton regard jusqu’au mien
erre l’angoissant subtil plaisir
d’un amour proche de la mort
d’un amour ami des nuages,
du calme violet qui se suit à l’orage.

Nous nous hébergeons
dans nos odeurs d’aisselles
dans les maladroites extranéités
de poils et boucles ébouriffés
de baisers lents et chauds
de gémissements silencieux.

Même aujourd’hui,
nous ne finissons pas pour jouer les mariés
dans une étable au-dessus d’une taverne
ou dans un autre quelconque
des fascinants, stéréotypes, drôles et sombres
lieux communs.

002_fare fagotto nero 740

Même aujourd’hui,
notre façon de nous emparer du temps
ressemble à la roue de la fortune :
qui sait si demain
nous serons forts contents aguerris,
qui sait si demain
nous tombera dessus l’angoisse
de nous découvrir à l’improviste
seuls.

Giovanni Merloni

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