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L’étranger

Si quelqu’un te demande :
« Jeune homme, savez-vous
m’indiquer la route ? »
Tu examines tes ongles,
les pulpes de tes doigts.

Tout de suite,
tu fais demi-tour, tu t’en vas,
mais le col de la chemise
pousse sur ta nuque,
car le regard étranger t’écrase.

Tu t’éloignes, chancelant
sous l’emprise d’une lampe qui s’éteint
d’une enseigne qui s’allume
d’une cigarette qui meurt
dans le reflet désolé
d’un néon agité.

Tu te sauves dans le coin
juste un peu dérangé
par une côte endolorie
par une mort précoce
qui te pèse juste un peu.

Qu’est-ce qu’il t’arrive ?
Et ce foulard céleste
debout là devant
au milieu de la route
ce sourire figé
renfermé dans un fond d’ennui
qu’est-ce qu’il veut ?

C’est à elle, juste à elle,
la faute de tes attitudes
solitaires, égoïstes, assassines ?

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Rome, Via Andrea Doria. Photomontage de Paolo Merloni

C’est pour te rassurer
avec ses mystères
que tu oublies d’être seul
marginalisé, confus
égaré, obligé
de t’en remette au hasard
à l’ineptie de deux jambes
avançant dans le vide  ?

Giovanni Merloni

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