Passeggiata à Villa Ghigi
Descendant sur des marches de terre,
on parlait de vacances. Des boucles
sauvages encadraient ton visage, ta belle
nuque bronzée. Par de gestes, tu esquissais
les étapes indicibles d’un voyage fabuleux.
En revanche, distrait, j’avançais en boitant,
sans un mot. Dans le pré constellé de ruines,
d’incolores statues chuchotaient. Sous le rose
du ciel, un manège de nuages s’emparait
des reflets contrariés de nos corps éloignés.
Le chemin est une algue perdue sur le fond de la mer,
une gare sans trains. Arpentant ses descentes et montées
on apprend le jardin, cependant son odeur nous échappe.
C’est une drôle de saison qui ne quitte pas l’hiver.
Le soleil même gèle et la ville au-dehors
gît au loin, silencieuse, lorsqu’ici tombe froide
sur nos mots émiettés, la voix dure du silence,
même si, bien allègres, nous dépassent les voix
de gens brusques en chandail, aussitôt disparus.
Par des bonds elle piétine le gravier, ma femme
tenace, ambitieuse de m’apprendre la vie,
incapable pourtant, elle aussi, de se faire
bêtement à ce long train de choses
dont on veut nous vêtir.
Nous traînons dans le pré : c’est ici qu’on s’aimait.
Juste hier, la colline s’inondant de soleil,
d’un seul geste nos corps s’envolaient,
le sourire brisant nos regards éblouis.
Par le noir de ses feux la ville rentre dans la colline.
Contre son corps blessé va s’adosser la nuit. Le jardin
c’est l’adieu s’estompant dans les bruits remplaçants.
Que c’est calme le couple désuni et confus ! Demain
d’autres voix raviront ma compagne, son visage bronzé.
Giovanni Merloni
Saveria Bologna, Paysage des collines de Bologne, Peinture murale, part.
Passeggiata a Villa Ghigi
Ogni scalino è di legno e di terra. I tuoi ricci
sono un buffo recinto al bel viso abbronzato.
A gran gesti racconti. Io, invece, sbilenco
a volte divento distratto. Nel prato ci sono
grigie statue, in rovina. Nel cielo di nuvole rosa
si rincorrono le ombre dei nostri corpi lontani.
Il cammino è un’alga distesa sulla terra del mare,
una stazione senza treni. Su e giù camminiamo
e impariamo il giardino. Ma non ne sentiamo l’odore.
E’ una buffa stagione, e non lascia l’inverno.
E’ gelato anche il sole. La città è sempre fuori
silenziosa e lontana. Il silenzio caduto tra noi,
tra le nostre parole, è una voce più cupa
e più fredda. Ma ci passa vicino, allegro di voci
il gruppetto di lunghi maglioni, che presto è sparito.
La mia donna tenace saltella sulla piccola ghiaia
mi accarezza ed ancora mi vuole insegnare la vita.
Anche lei non riesce a cantare, a vestirsi di cose.
Passeggiamo sul prato. E qui facevamo l’amore.
Solo ieri la collina era il sole. Il corpo era
un gesto largo, il sorriso inondava lo sguardo.
La città entra nella collina, col buio dei fanali.
Sul suo corpo ferito si è addossata la notte.
Nel respiro di nuovi rumori il giardino è un saluto.
Sembra calma la coppia divisa e confusa. Domani
Bologna rapirà la mia donna, il suo viso abbronzato.
Giovanni Merloni

Saveria Bologna, Paysage des collines de Bologne, Peinture murale, part.