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L’été est un couteau
de boy-scout, une petite bouteille
de Coca-Cola, un pot de chambre
dans une ancienne maison de campagne.
L’été est un bouquin de poèmes déjà lus.
L’été est un mur de chaux,
un être qui s’écroule à terre
comme un sac, une pantomime
sous les projecteurs, un pré vert
caressé par la nuit.
L’été est un train
qui s’arrête, un jugement
qui flotte dans l’air, une vie
entre parenthèses.
L’été est un escalier
creusé dans les rochers
lors d’une nuit d’étoiles filantes
dans une île de chauve-souris et d’oranges.
L’été est un cagibi
où s’invitent nos solitudes
nos souterraines richesses
nos invincibles précarités.
L’été est l’étrange euphorie
de nous savoir différents.
L’été, tu guettes
la lumière dans l’obscurité
tandis que moi j’espère
l’obscurité dans la lumière.
L’été est une chemise
rayée bleu et blanc, un drap propre
autour de nos corps mouillés.

L’été est un long instant de ravissement sensuel.
L’été est un nuage violet
vaguant incertain entre les pins et la mer.
L’été est une lente
paresseuse chansonnette d’amour
la silhouette en contre-jour
de nos jambes et nos bras enchevêtrés.
L’été est l’inédite liberté
de rêver, de nous mettre nus
de tout voir sans rien regarder.
L’été est le courage,
la peur, le bonheur de se découvrir idiots.
L’été est un oiseau mort
au-dessous d’une pierre,
un lendemain sur terre
plein de révélations, d’inconnues.
L’été, c’est fini avec les devoirs en classe.
L’été est une école buissonnière
sans vêtements ni tabliers.
L’été est une voix taquine
qui résonne argentine
dans nos regards insomniaques.
L’été est un baiser frais.
L’été, ça commence
à être vrai cet amour
ça va déchirer notre existence
une séparation si longue.
L’été est un chagrin qui semble insupportable.
L’été, quelle meilleure circonstance
pour mettre à l’épreuve notre constance !
L’été est un homme
étendu à même la terre
attendant que d’en haut du lierre
une feuille lui tombe dessus.
L’été est une femme
se hissant sur une tour d’acier
pour regarder la lune.
L’été est tes yeux.
Giovanni Merloni
L’été… c’est tes yeux (Version précédente : 24 janvier 2013)
L’été est un vase de nuit dans une vieille maison de campagne, un couteau de boy-scout, une petite bouteille de Coca-Cola.
L’été est un escalier à la belle étoile parmi les rochers dans une île d’oranges et goélands.
L’été est un long instant sensuel.
L’été est la petite liberté de rêver de se mettre nu, de voir sans regarder, c’est un petit cahier de poèmes, c’est le courage la peur le bonheur de se découvrir un peu idiots.
L’été est une chemise à lignes blanches et bleues, un drap sec pour le corps mouillé.
L’été est un corps qui tombe par terre comme un sac, un mur blanc, un spectacle dans un pré, la nuit, avec les réflecteurs.
L’été est une lente paresseuse petite chanson d’amour, est un enchevêtrement de jambes et de bras, un nuage violet entre les pins et la mer.
L’été est un oiseau mort sous les pierres, c’est un futur plein d’inconnues, c’est peut-être cent surprises ou alors une révélation.
L’été c’est la fin des devoirs en classe, c’est une école sans les tabliers. sans les vêtements.
L’été parle, résonnant un peu dans nos deux regards insomniaques.
L’été est un baiser frais.
Ça commence à être vrai cet amour, ça commence à être douloureuse une séparation plus longue.
L’été, quelle meilleure occasion pour mettre à l’épreuve notre constance !
L’été est une douleur qui semble insupportable.
L’été c’est suspendre tout jugement, arrêter le temps, mettre la vie entre parenthèses, chercher l’obscurité dans la lumière et la lumière dans l’obscurité.
L’été est une prison de solitude où nous découvrons nous-mêmes, notre souterraine richesse, notre infinie précarité.
L’été est dans l’euphorie d’éprouver qu’on est différent.
L’été c’est manger une pomme, étendus à même la terre, ou grimper sur une tour d’acier pour regarder la lune.
L’été… c’est tes yeux.
Giovanni Merloni
TEXTE ORIGINAL EN ITALIEN
Cette poésie est protégée par le ©Copyright, tout comme les autres documents (textes et images) publiés sur ce blog.
Me sens toute jolie après avoir lu ça, sourire aux lèvres,
Ça fait du bien