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Rome, photo de Giorgio Muratore, da Archiwatch

La ballade d’un pendu (Vers un atelier de réécriture poétique n. 10)

140_La ballade d’un pendu (Avant l’amour n. 10)

« Abandonné l’italien ? certes, mais pas abandonné la belle musique de la langue ! » (1)
Cher Noël Bernard, je te remercie vivement de ton tutoiement !
J’ai copié-collé ci-dessous la poésie que je viens de revoir. On a le temps jusqu’à lundi prochain, mais tu peux me dire tes impressions ou propositions quand tu veux. Espérant te rencontrer dans les prochains temps je t’envoie toutes mes amitiés !
Bonjour Giovanni, ta Ballade d’un pendu m’est parvenue et je l’ai lue beaucoup, avec admiration. Ce texte qui date pourtant de 1962 m’est apparu prémonitoire, et j’ai repensé à la pendaison l’an dernier de l’écrivain iranien Hashem Shaabani sur lequel j’avais écrit « Le poète doit mourir »
J’ai vu que ton texte a déjà fortement évolué depuis sa version mise en ligne il y a un an, sans perdre de sa force et sa poésie. Je ne sais pas ce que tu attends de ma relecture, mais il me serait difficile de proposer des formulations, craignant de transformer ton écriture en quelque-chose qui ne serait pas de toi. Je te donne pour l’instant une liste, courte comme tu vas le voir, de passages qui m’ont posé question. Surtout, ne tiens pas compte de ces remarques si ce que je remarque est justement un effet poétique recherché par toi… J’ai été heureux de pouvoir te rendre ce service, occasion aussi d’un contact littéraire privilégié. J’aime bien ce que tu écris. A bientôt et bonne écriture…
Sur Talipo, Noël Bernard écrit la plupart de ses poèmes dans le cadre de sa participation à la liste Oulipo. Comme m’a expliqué lui-même : « cette liste est très stimulante. J’ai trouvé des amis extraordinaires, magnifiques écrivains et dont l’art, la grande culture et la profonde amitié sont pour moi le meilleur des stimulants. Ses membres, sans être des oulipiens, font une recherche très active sur les contraintes oulipiennes, mettant en oeuvre celles qui sont déjà bien connues, et proposant fréquemment de nouvelles contraintes. Les contraintes que j’ai expérimentées sont souvent inspirées soit des mathématiques, comme le bigollo (sur les suites de Fibonacci), le jeu de la vie (sur des automates cellulaires), le pissenlit (sur les fractals) ou très récemment les dérivées et intégrales (sur le calcul différentiel), soit de la musique pour laquelle j’ai un profond attachement, comme la contrainte harmonique (contrainte guidée par un morceau de musique) ou la forme sonate ».
D’ailleurs, Je partage tout à fait ce que Noël Bernard affirme à propos des contraintes : « …au delà de prouesses techniques, la contrainte permet une véritable création poétique, en procurant paradoxalement une liberté à l’écrivain qui est souvent surpris de ce qui sort de son travail et qui vient de profondeurs insoupçonnées ».
Dans son travail, Noël Bernard s’attache particulièrement à rechercher, malgré les contraintes, le plus de beauté et de musique possible. La récente découverte de la « twittérature » a enrichi son champ d’activité, et ceci apparaît de plus en plus souvent dans les textes qu’il présente sur le site Talipo.

Giovanni Merloni

(1) Un « tweet » de Noël Bernard à mon intention.